Les nouveaux réseaux sociaux séduisent grâce à l’anonymat des utilisateurs
Face à Facebook et Twitter et malgré un marché très concurrentiel, de nouveaux réseaux sociaux voient régulièrement le jour. Faut-il créer son profil sur chacun d’entre eux ? Pas vraiment. Le choix dépend de votre objectif. Mais il est clair qu’une veille constante est indispensable pour s’approprier les nouveautés d’usage et donc les opportunités à saisir lorsqu’on veut exister sur le web social.
Actuellement, parmi les réseaux sociaux challengers qui ont le vent en poupe, une tendance semble s’affirmer : l’anonymat des utilisateurs.
Certains réseaux sociaux naissent d’abord sous forme d’application mobile, comme Whisper, mais possèdent aussi un site internet (il y a quelques années, un réseau social était d’abord visible sur ordinateur avant d’être sur mobile). D’autres ne sont disponibles que sur mobile, comme Secret ou YikYak. Mais tous misent efficacement sur l’hyperconnexion de leurs utilisateurs. Vu les chiffres de vente prometteurs de smartphones en France, il est clair que notre pays, et les pays européens en général, suivent les modèles asiatique et américain. Un réseau social, pour atteindre la masse critique d’abonnés qui rendra son utilisation intéressante, ne peut plus faire aujourd’hui l’impasse sur la mobilité.
Les réseaux sociaux garantissent l’anonymat
Un autre phénomène sous-tend de nos jours la nature même des réseaux sociaux : l’anonymat. Est-ce par envie de reprendre la main sur sa vie privée face à l’omniprésence des Big Brothers Google et Facebook ? Toujours est-il que plus l’utilisateur est jeune, plus il semble apprécier l’anonymat inhérent aux nouveaux réseaux sociaux.
Sur cette vague surfe le déjà célèbre Snapchat, très utilisé par les adolescents français pour partager avec leurs amis des photos qui s’autodétruisent après quelques secondes (la durée de vie de la photo est fixée par son expéditeur), évitant ainsi de tomber entre de mauvaises mains (par exemple celles de leurs parents sur Facebook).
De la même façon, l’application Secret permet de partager ses coups de cœur et ses coups de gueule avec de parfaits inconnus ou ses amis IRL (« in real life ») tout en restant anonyme.
YikYak, lui, garantit l’anonymat de ses utilisateurs tout en utilisant des fonctionnalités de géolocalisation. L’utilisateur peut ainsi poster anonymement des messages, nommés Yaks, qui sont diffusés dans un rayon de 10 miles maximum autour de lui (environ 16 kms). Whisper fonctionne de la même façon mais est ouvert à la diffusion d’images et dispose d’un site web dédié. YikYak et Whisper font fureur sur les campus américains et canadiens. Auront-ils le même succès que leur grand frère né à Harvard ?
Garantir l’anonymat pour mieux collecter les données personnelles
En utilisant un réseau social qui permet de rester anonyme, l’utilisateur retrouve la toute puissance de l’homme invisible de Platon, gardant l’impression qu’il peut tout se permettre puisque les autres utilisateurs ne savent pas qui il est. D’ailleurs, ce type de réseau social doit faire face régulièrement à des cas de cyber-harcèlement qui ternissent leur image et freinent leur adoption par le grand public. Gageons qu’ils devront résoudre ces problématiques pour pouvoir prétendre être adoptés plus largement.
En outre, nous pouvons être sûrs que l’anonymat garanti ne l’est pas pour tous. Certes, l’utilisateur reste anonyme vis à vis des autres utilisateurs. Mais n’oublions pas qu’un réseau social apporte de la valeur à l’entreprise qui l’a créé uniquement grâce aux données personnelles collectées (très peu de réseaux sociaux sont aujourd’hui rentables par eux-mêmes). L’utilisateur est donc loin d’être anonyme pour ces réseaux sociaux qui virtualisent le miroir aux alouettes.