IA et droit d’auteur : quand le vol ne s’arrête plus au numérique

L’intelligence artificielle

La question du vol est fréquemment abordée concernant les intelligences artificielles. Fin décembre, le New York Times a lancé des poursuites à l’encontre de OpenAi, créateur de ChatGPT. Selon le New York Times, cette intelligence artificielle leur aurait volé du contenu. En effet, aucune demande d’autorisation n’a été envoyée et pourtant, du texte soumis au droit d’auteur aurait été repris.

Mais le New York Times n’est pas le seul à porter plainte puisque ChatGPT, Dall-E ou encore Midjourney sont accusés de plagiat à plusieurs reprises ; soit par écrit, soit par des images puisque, rappelons-le, ChatGPT est une IA conversationnelle tandis que Dall-E ou Midjourney sont des IA génératrices d’images.

Outrepasser le droit d’auteur, une nécessité ?

OpenAi admet qu’il est indispensable à ChatGPT d’analyser de nombreux contenus pour s’entraîner et enrichir la génération de textes. Si les IA génératrices de contenus deviennent de plus en plus performantes, c’est justement grâce à cet accès illimité aux contenus existants. Sans cet accès, elles ne pourraient s’améliorer.

En outre, pour se défendre, OpenAi estime que ce problème de droit d’auteur est lié à l’internaute qui utilise ChatGPT. Après avoir rédigé son prompt, l’information lui parvient et il est libre de la traiter comme bon lui semble. D’après cette vision, ChatGPT ne serait qu’un outil mettant en contact l’œuvre et l’internaute.

Mais peut-on réellement être en accord avec cette perception ?

Quand le numérique n’est plus une limite

On pourrait penser que l’impact est strictement numérique, mais ce n’est pas le cas. Depuis quelques mois, vous pouvez trouver de nombreux livres écrits exclusivement par des IA, notamment sur les grandes plateformes d’e-commerce. Des centaines de livres y sont publiés chaque jour et ils ne sont d’ailleurs pas seulement disponibles au format numérique, mais également à l’impression.

L’intelligence artificielle occupe de plus en plus notre espace, dépassant les limites que nous aurions pu imaginer.

Il est question ici de texte, mais ce peut être aussi le cas avec des œuvres d’art picturales. L’exposition qui s’est tenue l’année dernière dans la galerie Danysz, ne présentant que des œuvres conçues par des IA, en est la preuve.

Pour ses créations, l’IA va parfois être utilisée pour usurper l’identité d’auteurs existants. En réalité, elles ne sont en aucun cas créées par ces auteurs, mais reprennent leur style. C’est le cas de l’autrice Jane Friedman qui a découvert des livres publiés sur une plateforme e-commerce, signés de son nom et similaires à ses livres pré-existants.

D’autres productions sont réalisées sans voler les noms d’artistes. Si l’on reprend l’exemple des livres, les IA textuelles peuvent regrouper toutes informations numériques auxquelles elles ont accès. Nous pouvons alors considérer que ces livres réunissent plusieurs œuvres soumis au droit d’auteur.

Des solutions contre le vol par les IA

Pour contrer ce problème de plagiat, des solutions sont envisagées. Par exemple, Amazon restreint dorénavant les usagers à ne publier que trois livres par jour. Cette décision a été prise pour limiter le nombre de parutions posant problèmes. Une autre solution :  un label qui certifie que l’œuvre a été créée par un être humain. Par exemple, le « Label Création Humaine » garantit qu’un texte ou une création audiovisuelle est bien d’origine humaine.

Quelles seront les limites de ces intelligences artificielles ? Peut-on toujours les considérer comme de simples aides à la création ou sont-elles bien plus ? Sachant que toutes les œuvres créées par les IA, comportant des problèmes de droit d’auteur ou non, sont issues d’une intention humaine, qui est leur créateur ?

Article rédigé par Léa Pischedda

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